dimanche 20 mai 2012

Ingénieur et citoyen ?

Pourquoi ce blog ?

Je crée ce blog après avoir étudié la composition du premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault. L'on en vante la parfaite parité (17 hommes pour 17 femmes), la mesure symbolique de réduction de 30% de la rémunération des ministres, la fraîcheur de ces ministres (quatre seulement ont une expérience ministérielle). Est-ce l'essentiel en cette période où personne ne discute la nécessité d'un fort redressement économique ? Alors que le thème de la réindustrialisation de la France a fait son entrée - certes timide - dans la campagne présidentielle, aucun ministre ne possède la moindre expérience en entreprise, aucun n'a de formation d'ingénieur, un seulement, ou plutôt une, possède une formation supérieure de cadre d'entreprise: Fleur Pellerin, parmi ses nombreux diplômes, possède celui de l'ESSEC.

Je comptais me désigner ingénieur-citoyen, mais l'association Ingénieurs Sans Frontières (ISF) a fait une OPA sur cette expression, à laquelle s'attache une charte dans laquelle je ne me reconnais pas totalement. Notamment, je crois important d'être totalement ingénieur et totalement citoyen dans mon pays. Ce sera donc ingénieur et citoyen.

L'ingénieur, s'appuyant sur les connaissances scientifiques concernant la nature et l'homme, conçoit et met en oeuvre des procédés qui améliorent la vie de l'homme. Le métier de l'ingénieur est aujourd'hui soumis à des enjeux inouïs, qui résultent essentiellement de évolutions majeures de l'environnement depuis les cinquante dernières années:

  1. Le monde est solidaire. Ceci n'est pas un jugement moral, c'est un constat; il ne se passe plus d'événement important dans quelque partie éloignée du monde que ce soit, qui n'ait d'influence dans les grands pays, notamment chez nous.
  2. Les ressources naturelles sont limitées. Le développement durable n'est ni un luxe ni une option, c'est incontournable. Mais dans mon esprit, cela ne signifie pas que, par exemple, les centrales nucléaires doivent être arrêtées maintenant s'il n'y a rien d'économiquement sérieux et viable à mettre à la place.

Il y a dix ou quinze ans, ces préoccupations pouvaient paraître un plus, l'ingénieur-citoyen était celui qui avait ce plus. Aujourd'hui je pense que tout ingénieur doit intégrer ces enjeux. 

Je revendique ici d'être ingénieur et citoyen, c'est-à-dire de participer à la vie politique - au sens général et noble du terme - de l'Etat et des collectivités, en y apportant ma démarche, mon expérience, ma vision d'ingénieur, et tout en continuant d'exercer mon métier.

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