lundi 30 avril 2012

Comment Microsoft se défausse de ses clients

Le passage de Microsoft OSLB à Micosoft Office, un parcours du combattant. De notre envoyé spécial du front.

J'avais donné à la chorale d'enfants de mon fils un élan démocratique en convertissant les administrateurs et les parents au travail collaboratif, grâce à Mayetic Village, un service gratuit fondé sur Quickplace, ce dinosaure du Web 2.0. En 2006, Mayetic devient payant, et après quelque recherche je choisis Microsoft Office Live for Small Business de Microsoft, gratuit lui aussi. Nous en avons énormément apprécié les possibilités de site web, facile à modifier et donnant un résultat plaisant esthétiquement. J'ai beaucoup apprécié les adresses électroniques au look professionnel, et le client de messagerie intégrable à Outlook. J'ai vu à quel point un site bien fait peut attirer des clients, puisqu'environ la moitié des futurs mariés dont nous avons animé la cérémonie nous ont contactés via le site web.

Malgré mes efforts, je n'ai pu convertir mes collaborateurs (ou plutôt co-administrateurs) à l'utilisation des fonctions SharePoint, surtout parce que l'enregistrement et la lecture des fichiers communs étaient lents et instables. Depuis les LiveMesh (devenu OneDrive) et autres Dropbox nous permettent de partager effectivement des fichiers communs.

Quand l'association a changé de nom en 2008, c'est sans hésiter que j'ai créé un nouveau domaine sur Office Live. Et quelques mois plus tard, quand il a fallu créer ma propre activité, c'est comme un habitué que j'ai ouvert un autre domaine.

Les meilleures choses ont une fin et Microsoft a décidé de rendre payant ce qui était gratuit. Office 365 remplace OLSB, et OLSB s'arrête demain, 30 avril. Les anciens clients OLSB ont droit à 6 mois gratuits sur Office 365. Ça, c'est la promesse de Microsoft. Après cela, il n'y a plus qu'à mettre en oeuvre.

La petite association dont entre-temps j'ai quitté la présidence a scrupuleusement appliqué les bonnes pratiques de COBIT et d'eSCM que nous autres consultants tâchons de vous inculquer, chers clients, afin que vous tiriez le meilleur de vos systèmes d'information. Et face à elle, elle n'avait pas moins que Microsoft, un des pères fondateurs d'ITIL!

La suite de l'histoire serait beaucoup mieux racontée par le joueur du grenier. Offrez-vous d'abord la lecture d'un document de 22 pages, dont seules les 15 premières sont "utiles", le "guide de transition vers Office 365 pour les clients OLSB". C'est vrai que j'ai arrêté mes études supérieures à Polytechnique et Télécom Paris, ce qui me rendait particulièrement inapte à comprendre ce document destiné à un public très large de petits professionnels.

En résumé, il faut assurer soi-même la récupération des données, notamment des messageries et bien entendu du site web. Encore cela va-t-il relativement vite si l'on est équipé d'Outlook à jour. Mais ne croyez pas que l'on puisse déléguer la tâche. Car là, premier problème: je n'ai pu désigner mon jeune et talentueux webmestre pour gérer le site, car contrairement à ce que dit la doc, seul le propriétaire créateur du domaine a accès aux fonctions d'administration. Alors là, je pense que Microsoft va avoir du mal à me facturer des fonctions documentées qui ne fonctionnent pas.

Le summum est tout de même arrivé au moment du "basculement", moment de vérité bien connu des chefs de projet informatique, qui a lieu un week-end (toujours), et qui normalement est répété... Là, le grand jeu consiste à vous redonner le contrôle des serveurs DNS ("Domain Name Server") pour aller introduire une chaîne de caractères témoin que Microsoft est censé exploiter... Comment ose-t-on confier à des non-professionnels une opération déjà sensible pour des professionnels aguerris ?

En fait, si Microsoft ose le faire, c'est que visiblement les ingénieurs n'ont même pas correctement testé l'opération eux-mêmes! Pour un premier site, j'ai tout simplement perdu le contrôle de mon nom de domaine. Melbourne IT (partenaire de Microsoft pour la gestion des noms de domaines, situé en Australie, ce qui est notoirement pertinent pour servir des clients français) persistait à me dire que le nom de domaine était non libre, mais pas géré par eux!! Après appel à un numéro australien (je n'ose regarder ma facture), la situation se serait débloquée via procédure manuelle. A vérifier néanmoins.

Pour mon second site, bizarrement j'ai bien récupéré le contrôle de mon nom de domaine sur Mebourne IT, mais une des seules commandes qui m'était refusée est la gestion de DNS, alors que les instructions de Microsoft impliquent que nous l'utilisions. J'ai fait la demande. Le temps que j'écrive cet article, elle a été acceptée (sans courriel de confirmation, c'est vrai que j'utilise Google, alors que Melbourne IT, déjà aux antipodes de la France, est partenaire de Microsoft, lui aussi aux antipodes de Google). Bref, je continue ma longue marche, à tout à l'heure...

Bon, il semble que normalement les transformations sont répercutées en 1/4 d'heure, mais cela peut durer 72h! En tout cas, pas avancé pour mes sites...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire