lundi 27 juillet 2020

Un stationnement résidentiel efficace et apaisé à Paris


La mise en oeuvre de la réforme de 2018 sur le stationnement payant a donné lieu à de nombreuses difficultés. A Paris, les usages résidentiels ont subi de nombreux FPS injustifiés. Le processus de contestation et de régularisation est un chemin de croix. Le renouvellement de l'équipe municipale est l'occasion de mettre à plat la relation avec les usagers résidentiels afin de réduire drastiquement les dysfonctionnements et conduire à une relation apaisée entre les citoyens de Paris automobilistes et leurs édiles. Restez citoyen et citoyenne après cette élection: contribuez à l'amélioration du stationnement résidentiel en commentant les propositions ci-après.


La réforme du stationnement payant mise en œuvre en 2018 avait pour objet de moderniser et simplifier la gestion des places de stationnement, en confiant aux villes et métropoles de large prérogatives. Bien loin des objectifs recherchés, le dispositif a engendré une montée en flèche du contentieux et des coûts de gestion, sans amélioration significative du service aux usagers et aux citoyens. Le Sénat s’est ému de cette évolution. La Mairie de Paris se montre particulièrement vindicative à l’égard des quelques centaines de milliers usagers résidentiels, qui sont également des citoyens. Elle sanctionne sans motif et souvent à tort, néglige de répondre aux requêtes et oblige les citoyens à payer des amendes pour des infractions qu’ils n’ont pas commises.

Pour avoir foulé aux pieds les principes essentiels de droits, la Mairie de Paris et subsidiairement la France, en raison des dispositions prises par l’Assemblée en vue de la réforme de 2018, risquent d'être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme en relation avec certains FPS injustement infligés et jamais jugés, dès que les recours judiciaires nationaux seront épuisés.

Il est toutefois possible de corriger le tir. La nouvelle équipe municipale peut s'atteler à cette tâche. Les propositions ci-dessous ne grèvent aucunement le budget municipal, mais au contraire conduisent à la maîtrise des coûts. Elles améliorent les relations entre les centaines de milliers de Parisiens possédant une voiture. Comme les autres citoyens, ils attendent une politique de mobilité urbaine efficace et respectueuse des libertés. 

Nos propositions se fondent sur cinq principes républicains qui se déclinent chacun en un ou deux engagements de la part de l'administration municipale.

Citoyens usagers du stationnement résidentiels à Paris, commentez et soutenez ces propositions afin que vos élus les prennent en considération. 

1         L’usager résidentiel a droit au respect

L’usager résidentiel obtient un droit de payer le stationnement de son véhicule à un tarif particulier. Ce droit est temporaire, ce qui est normal. Or, pour tous les services soumis à un droit temporaire (conservatoire, crèche…) la Mairie de Paris propose à l’usager de confirmer s’il souhaite le renouvellement. Exception : le stationnement résidentiel ! Du jour au lendemain, sans avertissement, l’usager est déchu du droit de stationnement résidentiel parce qu’il n’a pas pensé à demander le renouvellement de sa carte. Et s’il a le front de la demander en procédure accélérée, on lui répond « qu’il n’a qu’à prendre ses dispositions ». Pendant plusieurs jours, il ne pourra bénéficier du tarif résidentiel. Quelle solution ? Prendre sa voiture et rouler inutilement, et ainsi contribuer à la production de gaz carbonique ?

Propositions
  • La Mairie de Paris informe l’usager de l’échéance prochaine de sa carte de résident, afin de lui permettre de la renouveler.
  • En cas de constatation d’infraction donnant lieu à litige entre la demande de carte et la délivrance de celle-ci, la carte de stationnement sera réputée valable pendant cette période.

2         L’usager résidentiel a droit à l’équité de traitement

En matière de stationnement, l’usager résidentiel est aujourd’hui moins bien traité que l’usager nomade. Quand un usager nomade se voit infliger un Forfait de Post-Stationnement (FPS) pour non-paiement de la redevance, il obtient le droit de rester stationné pour la durée maximale à laquelle il peut prétendre, soit quatre heures. L’usager résidentiel, lui, peut prétendre à un stationnement d’une semaine avec un seul ticket de stationnement. Mais en cas de FPS, y compris si celui-ci est apposé à tort, il n’a plus droit qu’à quatre heures ! L’équité de traitement ne consiste pas à faire comme si, brusquement, l’usager résidentiel avait perdu son droit à un tarif particulier, mais tout simplement de faire que son FPS couvre d’office la période maximale à laquelle il peut souscrire en une seule transaction.

Proposition
  • Un FPS apposé à un usager résidentiel sur une des zones autorisées, permet à cet usager de stationner pour une semaine.

3         L’usager résidentiel ne peut être contraint à transmettre des informations inutiles à l’occasion de son recours

L’usager résidentiel s’est préalablement inscrit auprès des services de la Mairie, auxquels il a présenté le certificat d’immatriculation de son véhicule et les pièces qui justifient le droit auquel il prétend. La Mairie a agréé sa demande.

En bon principe d’administration électronique, l’usager résidentiel ne doit pas subir l’obligation vexatoire de présenter à nouveau une copie numérisée de sa carte d’immatriculation lorsqu’il présente un recours administratif préalable obligatoire (RAPO) en réponse à un FPS.

De même, il est aberrant que l’usager soit dans l’obligation de numériser l’avis de FPS qu’il reçoit. Ce FPS est une pièce émise par la Mairie à laquelle l’usager adresse son RAPO !

Le numéro de FPS, l’immatriculation du véhicule et le nom de l’usager suffisent à identifier que la personne qui émet la requête est bien celle qui est autorisée à le faire. Le site web traitant les RAPO effectue déjà ce contrôle.

L’usager ne devrait transmettre des pièces numérisées qu’à l’appui des arguments qu’il présente dans sa requête, par exemple un certificat de vente du véhicule.

Proposition
  • Le dépôt d’un RAPO par voie électronique ne nécessite ni la copie numérisée du certificat d’immatriculation, ni celle de l’avis de FPS, qui sont déjà connus de la Mairie. Un simple contrôle de cohérence entre le numéro de FPS, le numéro d’immatriculation et le nom de l’usager suffit à démontrer que l’internaute déposant un RAPO est bien l’usager concerné.

4         Toute zone résidentielle doit comprendre les deux côtés d’une même voie

Actuellement, certaines limites de zones passent au milieu d’une voie. D’une part, dans certaines situations, l’usager résidentiel ne devrait chercher de place que d’un seul côté de telles voies, ce qui allonge son processus de recherche de place et sa production de gaz d’échappement. D’autre part, la précision pratique de localisation des appareils portables de verbalisation est insuffisante. Les erreurs sont presque systématiques sur les véhicules garés dans une voie en limite de leur zone résidentielle. Les usagers doivent alors contester le FPS infligé et les services de la Mairie doivent traiter ces nombreux cas, sans valeur ajoutée. Pour éviter ces activités improductives, il suffit de décider que deux zones séparées par une voie se recouvrent pour comprendre chacune les deux côtés de la voie. On évitera ainsi la plupart des FPS infligés aux automobilistes résidentiels pour erreur de localisation.

5         Tout FPS mentionnant un lieu ambigu ou incohérent doit être annulé

Certains FPS mentionnent une voie interdite à la circulation, un numéro qui n’existe pas, ou un emplacement de stationnement réservé et dont l'occupation irrégulière ne doit pas donner lieu à un simple FPS. Parfois le lieu mentionné est à plus de dix mètres des coordonnées de géolocalisation. Dans tous ces cas, le doute sur le lieu réel du stationnement doit profiter à l’usager. Le FPS devrait être annulé ab initio.

Proposition
  • Tout FPS mentionnant un lieu de stationnement ambigu, contradictoire ou éloigné de plus de dix mètres des coordonnées de géolocalisation, est réputé nul.
A l'appui de cette proposition, il est opportun de fournir des directives aux agents verbalisateurs quant à la localisation des véhicules qu'ils doivent indiquer, en plus de la localisation automatiques que fournit leur équipement.
  • L'emplacement n'a pas de numéro, par exemple pour un immeuble faisant angle avec une autre voie et numéroté sur cette autre voie: l'agent indique par exemple "au-delà du 6" pour indiquer que l'emplacement d'immeuble, non numéroté, se trouve côté pair, après l'emplacement du 6, sans carrefour ni discontinuité pouvant créer un changement de zone. On peut utiliser "en deça de", "entre" (deux numéros), "en face de" (pour indiquer le côté opposé de la voie).
  • Pour les cas difficiles, mais qui ne relèvent généralement pas du stationnement résidentiel, comme les carrefours ou terres-pleins, l'agent devrait être autorisé à prendre une photo respectant l'anonymat des personnes.

Appel à l'équipe municipale et aux conseillers de Paris élus en 2020

Nous, usagers du stationnement résidentiel et citoyens de Paris, demandons aux élus municipaux et conseillers de Paris, de s’engager à mettre en œuvre ces mesures dans les plus brefs délais.

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